Points communs entre Sansal et Rioufol ?
Quels sont les points communs entre Ivan Rioufol et Boualem Sansal ? Il y en a plusieurs :
- l’un et l’autre viennent de publier un livre, « La guerre civile qui vient » pour le premier, et « 2084 » pour le second
- ces deux livres sont excellents, bien écrits, et portent des valeurs humanistes et démocrates
- l’un comme l’autre parlent du même sujet : l’islam, mais en l’abordant par deux aspects très différents. Rioufol propose un essai politique, qui va droit au but, et qui montre – à mon sens avec des très bons arguments – pourquoi les tergiversations d’un Pierre Manent sont dangereuses. Notre société doit résister à des formes d’organisations qui remettent en question ses valeurs de tolérance, de liberté et d’égalité des personnes. Sansal, romancier, propose un récit qui permet de toucher du doigt la manière dont la vérité disparait dans un univers totalitaire, et avec elle une partie de ce qui fonde les rapports humains tels que nous les connaissons. Comme dans « 1984 », auquel il fait de nombreux clins d’oeils, nous découvrons un pouvoir totalitaire qui pour se maintenir est prêt à tout ; violences, bien sûr, mais aussi conditionnement, exactions, distorsions du réel, inégalité totale des citoyens.
Ce réel que les idéologies déforment
Ce réel que l’un comme l’autre décrivent, l’un dans un futur lointain, et l’autre dans le présent, c’est la manière subtile avec laquelle les idéologies – l’islam en est une – peuvent se jouer de la réalité, des faits, et influencent peu à peu les discours, et finalement la pensée.
Il me semble que ces deux livres, que je relie artificiellement dans ce billet, méritent d’être lus. De manière urgente, et insoumise. Si vous les avez lus, ou si vous comptez le faire, ou si vous ne comptez pas le faire, laissez donc un commentaire ! C’est très exactement ce que les totalitaires et les idéologues ne supportent pas : l’échange, la discussion, la controverse, le débat d’idées critique et pluraliste.
Laisser un commentaire